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Potosi : mine et ville

  • Bolivie
  • 30 juin 2015
  • 4 min de lecture

Potosi est "la ville de 100 000 habitants la plus haute au monde". Culminant à quelques 4050 m, Potosi est une grande ville du Sud de la Bolivie qui est célèbre pour abriter la mine du même nom qui fit la fortune de l'Empire Espagnol (et par là même de l'Europe entière) du 16è au 19è siècle grâce à l'argent qui en fut extrait. Ville Unesco, on y vient donc surtout pour découvrir sa mine qui est un monument historique en elle-même (même si elle est toujours en activité et que des mineurs y travaillent dans des conditions plus que difficiles quotidiennement pour extraire de l'argent, du zinc, etc.) et qui domine la ville qui mérite également une visite (jolie centre ville avec quelques vieux bâtiments coloniaux).

Nous y sommes arrivés en bus en soirée et avons pris place (toujours avec Fab et Nono) dans un hôtel assez confortable (hostal 10 de Novembre à 120 pesos la nuit) et surtout pas cher (gros avantage de la Bolivie). Après un dîner à 2 euros par personnes (??!!) et une bonne nuit au chaud, nous partons dès le matin pour une excursion au cœur de la mine, guidée par un ancien mineur, Carlos.

Il vient nous chercher à l'Hôtel dans sa vieille voiture (on ne sait pas trop comment elle fait encore pour rouler), puis nous conduit (après avoir enfilé les combi et matériels nécessaires) en bas de la mine. Là, ils nous expliquent les nombreuses spécificités de la mine et des mineurs qui y travaillent et nous invite à comprendre leur mode de vie : tout d’abord, les mineurs se lèvent avec un petit déjeuner à base de quinoa, de pommes de terres ou de pâtes (surtout pas de viandes et simplement de la nourriture qui leur donne de l’énergie pour toute la journée) puis en arrivant devant la mine, il rejoigne le marché des mineurs pour acheter ce qui sera leur seule « nourriture » de la journée : feuille de Coca (bon pour l'altitude, sert à filtrer la poussière dans la mine et allonge la durée et la resistance au travail), alcool à 96 degrés mélangé de temps en temps avec de la limonade et des cigarettes pures tabac fortes. Tous ces éléments auront pour objectifs de leur donner la force de travailler 8 à 24h par jour dans la mine et de donner à la Pachamama (terre mère) toutes les offrandes pour les protéger durant ces longues et rudes journées de travail... Pour nous, ce sera également l’occasion de donner des cadeaux aux mineurs…

Une fois parés, nous montons sur le Cerro, à quelques 4300 m d’altitude puis, nous procédons aux premiers rituels de la journée : chacun doit prendre des feuilles de coca et les mastiquer légèrement avant de les garder dans un coin de la bouche pour laisser agir la coca (engourdissement de la bouche pour nous mais pour les mineurs vu la quantité prise la sensation est plus intense ), ensuite chacun doit souffler 3 fois sur les feuilles de coca et les offrir à la Pachamama, puis chacun doit boire une gorgée de leur alcool (dilué) après en avoir offert également à la Pachamama. Ces rituels réalisés (et ce n’est que le début), Carlos nous explique que pour les mineurs le diable est dans les mines et que pour ne pas le mécontenter il est nécessaire de ne dire que des grossièretés (?¡). Il est maintenant temps pour nous d’entrer dans le quotidien des fameuses « taupes » (mineurs) de Bolivie.

L’intérieur est sans aménagement particulier pour les mineurs et encore moins pour les touristes : échelles bancales en bois, chemins obscurs et tortueux (il vaut mieux ne pas être trop grand là dedans et ne pas être chlostrophobe), poussières, arsenic a quelques millimètres de nous, etc. On est clairement dans l’ambiance et on comprend vite les conditions difficiles de travail là dedans.

Sur le chemin, Carlos nous arrête à différents endroits pour observer le travail des mineurs en live (avec wagon de 2t à décharger par seulement deux mineurs, explosion quelques centaines de mètres plus bas, ou encore recueillement devant les icônes/statuettes dédiées à El Tio (leur « Oncle » protecteur) à qui l’on offre cigarettes, feuilles de coca, et quelques gorgées de cocktail maison.

En chemin, Carlos nous explique également les nombreuses célébrations organisées dans la mine afin de leur porter bonheur et qu’ils puissent tomber sur une source d’argent suffisante pour vivre confortablement et élever leurs enfants.

Cette expérience dans la mine de Potosi est pour nous une vraie leçon de vie. Même si le salaire des miniers ici est bien élevé pour la Bolivie (2 40 bol par jour), les conditions de travail sont terribles et les maladies pulmonaires sont inévitables. Pour autant, ils ne se plaignent jamais et attendent juste de la Pachamama de les aider à trouver plus d’argent. Parfois, on aurait bien besoin de se rendre dans ce genre d’endroits pour nous rappeler la chance que l’on a !

Bref, une expérience incroyable qui nous en dit long sur les conditions de travail en Bolivie, pays qui vie principalement des mines d’argent, de zinc, de lithium et des puits de pétrole.

Nous poursuivons notre visite de Potosi en nous promenant dans le centre ville, et là rien à voir avec Uyuni. La ville est très colorée, les rues sont propres notamment grâce à une grande campagne de prévention des déchets en Bolivie, l’architecture coloniale est bien différente de ce qu’on avait vu jusqu’à maintenant !

Nous en profitons pour déguster les spécialités locales dont notamment des beignets aux oeufs et aux saucisses (attention l’estomac) et des gateaux au dulce de leche avant de partir en bus pour Sucre !

Potosi nous aura réjoui et offert une expérience unique!

 
 
 

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