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La Cité Perdue (Ciudad Perdida)

  • Colombie
  • 14 sept. 2015
  • 6 min de lecture

On a craqué. Nous avons dépensé 200 euros chacun pour partir treker 4 jours sur un parcours hardu où ça grimpe et descend quasi tout le temps au coeur de la Sierra Nevada de Santa Marta, sous une chaleur accablante et humide, dans des conditions sommaires, pour rejoindre la fameuse Cité Perdue (Ciudad Perdida). Un trek réputé dure mais inoubliable, qui sera notre dernier en Amérique du Sud.


La Ciudad Perdida (Cité perdue) est le site archéologique d'une ancienne cité de la civilisation Tayona, au coeur de la jungle de la Sierra Nevada de Santa Marta. Fondée vers 800 ap. JC, soit 650 ans plus tôt que le Machu Picchu, elle abrite 169 terrasses creusées à flanc de montagnes, un réseau de routes étroites et de nombreuses petites places circulaires. Découverte en 1972 par des chercheurs d'or, la Ciudad Perdida n'a accueilli ses premiers touristes qu'en 1986, et en hélicoptère. Depuis, les choses se sont organisées, et ce sont quelques 3000 personnes par an qui peuvent aujourd'hui partir à la recherche de la Cité Perdue (contre 2500 par jour au Machu Picchu !!!). Peu de personnes ont ainsi pu parcourir ce trek fantastique. Ce privilège a néanmoins quelques contraintes: pour limiter les méfaits du tourisme de masse sur cette région sauvage et montagneuse et pour satisfaire les demandes des indigènes locaux qui tiennent à ce que soit préservé leur patrimoine, il est obligatoire de passer par une agence et de payer le prix exhorbitant pour la Colombie de 700 000 pesos !; en plus du prix, il faut aussi préciser qu'il vaut mieux avoir une bonne condition physique pour le réaliser.

​Bien évidemment on n'a pas regrétté.

Lundi matin, la Jeep de l'agence nous attrape à la sortie du Parque Tayrona. Arrivés à El Mamey, le village d'où démarre le trek, nous déjeunons en compagnie de nos partenaires pour ces prochains jours, Santiago l'espagnol et sa chérie Esmeralda la suédoise, deux artistes du Cirque. Deux personnes adorables, joyeuses et dynamiques avec qui nous allons passer de superbes moments. Coup de chance pour nous, nous ne sommes que 4 dans notre groupe quand d'autres partent à 15 voire 19 personnes !!! Le problème est que le trek ayant été fermé aux touristes les 15 précédents jours, autant dire qu'il y a foule. Bref, pour nous tout roule.

​Et c'est parti pour 4 jours de rando dans la jungle. Il fait lourd et humide mais pas trop de gros soleil, jusqu'ici tout va bien. A peine trente minutes plus tard nous arrivons sur une petite piscine naturelle dans la rivière. Idéal pour un premier ploufff rafraichissant ... avant une grosse heure de montée bien raide. Il fait bien lourd et l'orage commence à gronder. Un peu de fraicheur en perspective! Heureusement, les guides prévoient toujours des rafraichissements et fruits frais pour les pauses et garder de la force pour la suite.

Avec la pluie, le sentier de terre est devenu de boue. Problème, la dernière heure est quasi toute en descente. Autant dire qu'on a bien glissé et qu'on en a bien bavé pour relier le grand campement. Celui-ci est situé au bord de la rivière, il faut donc traverser sur une passerelle en bois pour y accéder. Il est organisé en 3 grandes cabanes sont installés des dizaines de lit en couchette, des tables et des bancs. C'est spartiate, mais il y a tout ce qu'il faut et on n'est pas trop serré non plus. Après une baignade et plongeons dans la piscine naturelle du coin, nous avons droit à un diner tout à fait correct avant de lancer les parties de cartes avec Santi et Esmeralda. Mais il faut se coucher tôt car le lendemain nous devons décoller à 6h pour une journée des plus difficiles.

Et en effet, levés de bonne heure, nous partons pour une première étape de 3 petites heures dont une moitié en montée continue et souvent bien raide. Autant dire que c'est pas évident mais on rejoint malgré tout le campement du midi où nous pouvons à nouveau nous baigner dans la rivière. Quel bonheur de se rafraichir de la sorte ! Après déjeuner, nous repartons pour 3h de routes moins raides même si les plats sont rares sur ce type de terrain. Sur la route, nous croisons quelques petits villages indigènes où nous sommes accueillis par quelques enfants en quête de sucrerie... Finalement, nous rejoignons, à nouveau sous la pluie, et après une balade splendide au mileu de la jungle à traverser les rivières, etc., le deuxième campement qui ne se trouve qu'à une petite heure des ruines. Et là, nous tombons sur une troupe de 62 lycéens en voyage scolaire ici! Autant dire que malgré la grande capacité du camp, c'était un peu dense. On a même du dormir dans le même lit pour faire de la place, comme tous les couples d'ailleurs.

Le lendemain, mercredi, jour de montée aux ruines. N'étant que 4, nous nous sommes vite mis d'accord pour partir au plus tôt pour être les premiers là haut. Sur le pont à 5h, nous partons longer la rivière avant de la traverser et de monter les 1200 marches qui mènent aux ruines. Sur la route, nous croisons plusieurs militaires en patrouille... étrange mais finalement assez rassurant. Une fois en haut, nous arrivons sur une première terrasse où "Mama" Dennys, notre guide, nous explique l'histoire du site et son fonctionnement. Et c'est partie pour 3h de balade et visite sur ces terrasses perchées en pleine jungle. Nous sommes, comme prévu, seuls, et pouvons profiter de la vue depuis les terrasses hautes sans personne, génial! L'ensemble nécessite une petite balade pour voir les nombreuses terrasses et autres vestiges des Tayronas.

En prime nous avons droit au passage du Shaman de la tribu, qui est seul à pouvoir vivre sur ces ruines et apparait comme le gardien de celles ci tout en étant le chef politique et spirituelle de tous les indigènes qui vivent sur des dizaines de kilomètres carrés. Nous apprécions ce moment car cela montre que ce lieu reste encore préservé et authentique (malgré tout).

Il fait en plus un soleil radieux et nous ne souffrons pas trop de la chaleur à cette heure bien matinale. Un superbe moment dans ce lieu particulièrement surprenant (on n s'attendait pas à tout ça!).

Mais il faut maintenant redescendre, car une longue route nous attend pour entamer le retour. Et ça commence par une descente assez casse gueule des 1200 marches toutes de travers, certaines rikiki, glissantes pour la plupart, bref, un calvaire. De retour au camp, nous piquons une petite tête avant de déjeuner et de repartir en direction du campement de la nuit (le même où nous avions déjeuner la veille).

Comme tous les jours, la pluie s'est réveillé dans l'après-midi et ça glisse régulièrement. Il faut être prudent. Mais la fraicheur de la pluie fait toujous autant de bien. Arrivés au camp vers 16h nous passons une fin de journée tranquille à discuter avec d'autres personnes, à jouer aux cartes et à profiter des talents musicaux à la flute d'un irlandais du camp puis nous nous couchons sans tarder.

Jeudi, la journée commence un peu plus tard mais par une montée redoutable de plus d'une heure. ça pique très fort et il faut encore enchainer 1h30 de marche avant de rejoindre le dernier camp (le même que le premier jour). Là nous n'avons droit qu'à quelques minutes de repos + baignade et une bonne collation avant de reprendre la route pour 3h en direction d'El Mamey. Et là encore c'est une P.... de montée qui nous acceuille (la même qui fut une descente dangereusement glissante le premier jour!). Une fois là haut, seuls des plats et des descentes nous attendront. Nous finissons en plus par passer une bonne heure à barboter et profiter des derniers moments ensemble au bord de la rivière.

Ce n'est qu'à 14h que nous arrivons à El Mamey. Nous y déjeunons puis repartons en voiture avec Santi, Esmeralda, Dennys et 4 guides locaux surexcités après 4 jours en compagnie des 62 étudiants. Autant dire qu'on a bien rigolé en leur compagnie. Ce fut volume à fond et bière à volonté pendant toute l'heure du retour. Un très bon moment.


De retour à Santa Marta, nous repartons quasi dans la foulée en taxi (payé par l'agence, nous l'avions négocié avant de partir), toujours avec Santi et Esmeralda, en direction de Minca, petit village au Sud de Santa Marta, au coeur de la Sierra Nevada du même nom!

 
 
 

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